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    WikiLeaks: les autorités américaines contre-attaquent

    Près de quarante-huit heures après la divulgation par le site WikiLeaks des «carnets de guerre» afghans, qui décrivent les difficultés quotidiennes des troupes de la coalition, l'administration Obama tente de reprendre la main. Dans un «conflit où les perceptions comptent peut-être davantage que la substance», pour reprendre les termes de la BBC, les autorités jouent gros. 

    Les Etats-Unis mettent beaucoup d'entrain à retrouver les taupes qui balancent à WikiLeaks. Bradley Manning, un analyste du renseignement, a récemment été inculpé. Douze chefs d'inculpation ont été retenus contre ce soldat de 22 ans, soupçonné d'avoir remis au site la vidéo d'une bavure de l'armée américaine en Irak en 2007.

    A en croire le Wall Street Journal, Manning, actuellement emprisonné au Koweït, serait également soupçonné d'être à l'origine de la fuite des «carnets de guerre». Une enquête criminelle a été ouverte formellement par l'armée de terre ce mardi, mais elle recouvrira un «spectre plus large» que le seul Manning. Julian Assange, le médiatique porte-parole de WikiLeaks, a quant à lui démenti que l'analyste soit sa source.

    Pourtant, retrouver la source de WikiLeaks relève de la gageure, comme le note le site Motherjones. «Les Sigacts ["significant activity reports", soit la plupart des 91.000 fichiers de routine révélés dimanche, ndlr] sont théoriquement disponibles pour quiconque dispose - en Irak, en Afghanistan, ou dans la base de Tampa, en Floride - d'un accès à l'intranet le plus basique de l'appareil militaire pour les données sensibles, le «Secret Internet Protocol Router Network» (SIPRNet). Des milliers de personnes dans des centaines d'endroits auraient pu lire ces rapports, et pourraient être la source de WikiLeaks.»

    Les responsables de WikiLeaks indiquent quant à eux que toutes les précautions sont prises pour garantir l'anonymat et la sécurité de leurs sources. Le site, dont les serveurs sont basés en Suède et en Belgique, utilise notamment un réseau Tor, censé protéger la confidentialité des données.

    Des révélations «criminelles»?

    Les déclarations des autorités américaines sont ambivalentes. D'un côté, elles s'efforcent de minimiser l'importance des fuites (les données sont peu sensibles, datées, et révèlent beaucoup d'éléments déjà connus). Mais de l'autre, elles répètent que ces révélations peuvent «mettre nos forces en danger». Lundi, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a affirmé que cette publication, qui est en «infraction avec la loi», «représente un danger très réel» pour les soldats sur le terrain, vu les détails révélés.

    WikiLeaks, ainsi que les trois titres qui ont disposé des données, répondent que toutes les précautions ont été prises pour protéger d'éventuelles opérations. Les noms de sources ou d'informateurs afghans potentiellement menacés ont été effacés, et plus de 15.000 fichiers n'ont pas été utilisés.

    Les réponses des Etats-Unis sur sa stratégie afghane

    Sur le Pakistan: les «carnets de guerre» décrivent une collusion entre les services de renseignement pakistanais (l'ISI), et les insurgés talibans en Afghanistan. Ces informations font l'objet de deux interprétations. L'administration Obama, soucieuse de ne pas se brouiller avec Islamabad, fustige des «rapports périmés». D'autres observateurs y voient au contraire la confirmation de doutes plus anciens sur le double-jeu de l'ISI. Pour certains, cela permettra même à Washington de mettre davantage la pression sur le Pakistan.

    Sur la stratégie afghane d'Obama: c'est le leitmotiv de l'administration démocrate: les 91.000 fichiers portent sur la période 2004-fin 2009. Or, c'est en décembre 2009 que Barack Obama a annoncé sa nouvelle stratégie afghane. Les problèmes pointés par les «carnets de guerre», et notamment les bavures, auraient fait l'objet d'une attention accrue. «Gagner les cœurs et les esprits», selon la communication militaire. Si le nombre de pertes civiles est effectivement en baisse depuis le début de l'année et que les relations avec le Pakistan se sont améliorées, les troupes de la coalition n'ont jamais été touchées aussi durement: 400 hommes en moins de huit mois, selon le site icasualties. Quant à un éventuel retrait, il reste très hypothétique tant les forces afghanes semblent dépassées.

    L'avenir: la Chambre des représentants doit se prononcer cette semaine sur un projet de budget supplémentaire 2010 pour financer les renforts américains en Afghanistan. Dans les rangs démocrates, des voix critiques commencent à se faire entendre. Mais pour l'heure, l'administration Obama demeure inflexible. Sa communication, note même le New York Times, prend des accents bushiens, à l'image du porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, qui a déclaré: «Nous sommes dans cette région à cause du 11 Septembre.»

     

    (Source : libération.fr  )

     

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